Migrations et diversité culturelle

Séminaire doctoral annuel

La dixième édition du séminaire doctoral annuel du programme « Migrations & Diversité culturelle » de l’EDTSS se déroule à l’Université de Louvain-La-Neuve (UCL) les 27 et 28 avril 2017

Programme du jeudi 27 avril 2017

UCL, Louvain-la-Neuve
Auditoire SUD 4
Place Croix du Sud
Bâtiment : Croix du Sud (SC13A3) / rez-de-chaussée

9h Accueil (Andrea Rea, Marie Verhoeven, Laura Merla et Jacinthe Mazzocchetti)
9h15-10h Keynote 1 (présidé par Andrea Rea)
Noel B. Salazar (Research Professor in Anthropology at the University of Leuven) : Making movement meaningful: Conceptualizing human (im)mobility
10h-10h30 Discussion
  Pause
10h45-12h45

Session 1, présidée par Jacinthe Mazzocchetti
Quatre présentations
Trente minutes par personne, dont 10 de présentation, 10 pour le discutant et 10 pour la discussion générale

 
  • Angeliki Konstantinidou (Ulg) : Between “here” and “there”: a comparative analysis of social protection policies for citizens abroad
    Discutant : Laura Merla
  • Mascia Carla (ULB) : La redéfinition du droit de l’étranger à vivre en famille lors de sa mise en œuvre
    Discutant : Sylvie Sarolea
  • Amandine Van Neste Gottignies (ULB) : Une communication qui ne laisse pas de trace. L'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile, les centres ouverts et le demandeur d’asile
    Discutant : Jacinthe Mazzocchetti
  • Maâ Anissa (ULB) : « Signer la déportation ». Penser par l’ambiguïté la politique de retour volontaire des étrangers irréguliers depuis le Maroc.
    Discutant : Elsa Mescoli
13h45-16h15 Session 2, présidée par Andrea Rea
Cinq présentations
Trente minutes par personne, dont 10 de présentation, 10 pour le discutant et 10 pour la discussion générale
 
  • Alissia Razian (Ulg) : De l’âge industriel à post-industriel : Charleroi et Liège, la reconversion de deux villes par le biais de la culture.
    Discutant : Christine Schaut
  • Amanda Da Silva (Ulg) : Camp, lieux de (im)mobilité: une analyse comparative sur la mobilisation des acteurs sociaux dans les villes de Calais et Liège
    Discutant : Christine Schaut
  • Cecilia Nessi (Ulg) : Living Together with Intersecting Identities: an Urban ethnography of Everyday Life of Queer Migrant Women in Milan and in Brussels
    Discutant : Tanja Vuckovic
  • Nadia Ouagrar (Rabat) : Médias et Migration « La contribution des médias dans la mise en valeur de l’identité Marocaine aux Pays-Bas »
    Discutant : Andrea Rea
  • Célestin Bamwisho (UCL) : Dynamiques d’intégration socio-professionnelle des diplômés de la diaspora congolaise face aux politiques d’intégration des immigrés en Belgique : de 1990 à nos jours.
    Discutant : Andrea Rea
16h30-18h00 Session 3, présidée par Marie Verhoeven
Trois présentations
Trente minutes par personne, dont 10 de présentation, 10 pour le discutant et 10 pour la discussion générale
 
  • Larisa Lara Guerrero (Ulg) : Engaging politically in times of conflict: how are Mexicans living in Brussels and Paris reacting to the security crisis in their homeland?
    Discutant : Andrea Rea
  • Christine Grard (UCL) : Migration campagne-ville au Pérou : discussion de la notion de révolution par le nombre
    Discutant : Jean-Michel Lafleur
  • Damian Canton Gardes (UCL) : La lutte pour la reconnaissance des groupes minoritaires au Chili Le cas des colombiens à l’espace publique
    Discutant : Daniela Vintila

Programme du vendredi 28 avril 2017

UCL, Louvain-la-Neuve
Auditoire SUD 4
Place Croix du Sud
Bâtiment : Croix du Sud (SC13A3) / rez-de-chaussée

9h Accueil
9h15-10h Keynote 2 (présidé par Laura Merla)
Isabella Crespi (University of Macerata) : Researching families and migration using qualitative methods and intersectionality approach: a study on multi-ethnic/mixed families
10h-10h30 Discussion
10h45 – 12h15 Session 4, présidée par Marie Verhoeven
Trois présentations
Trente minutes par personne, dont 10 de présentation, 10 pour le discutant et 10 pour la discussion générale
 
  • Nawal Bensaid (ULB) : Les trajectoires conjugales des migrants de seconde génération à Bruxelles
    Discutant : Laura Merla
  • Kasongo Dioso Priscilla (UCL) : Pratiques linguistiques métissées et construction identitaire chez les jeunes de la deuxième génération de migration congolaise en Belgique
    Discutant : Marie Verhoeven
  • Marie-Cécile Remy (ULB) : De conversions en conversion religieuse ?
    Discutant : Olivier Servais
14h00-15h00 Session 5, présidée par Jacinthe Mazzocchetti
Deux présentations
Trente minutes par personne, dont 10 de présentation, 10 pour le discutant et 10 pour la discussion générale
 
  • Hélène Sechehaye (ULB) : Les Gnawa à Bruxelles, la migration par le prisme de la musique
    Discutant : Marco Martiniello (par skype)
  • Shannon Damery (Ulg) : Language as an Obstacle to Belonging for Young Migrants in Brussels
    Discutant : Jacinthe Mazzocchetti

Appel à contributions

La dixième édition du séminaire doctoral annuel du programme « Migrations & Diversité culturelle » de l’EDTSS se déroulera cette année à l’Université de Louvain-La-Neuve (UCL) les 27 et 28 avril 2017

Thématique : Toute problématique en lien avec le champ de recherche peut faire l’objet d’une communication.

Pour qui ? Cet appel à contributions s’adresse à tout doctorant ou post-doctorant intéressé par le champ des études migratoires et post-migratoires et/ou des théories de l’intégration (diversité sociale et culturelle dans les sociétés contemporaines). Il concerne tant les jeunes chercheurs inscrits à l’EDTSS, que des doctorants rattachés à d’autres écoles doctorales en Communauté française ou ailleurs.

Objectifs du séminaire :

  1. Discussion avec des experts du champ (cf. discussion de chaque papier et apport de « keynote speakers » experts dans le champ). Pour cette édition, les deux keynotes de notre école doctorale seront respectivement Noël B. Salazar (KULeuven), anthropologue, expert des « mobility studies » et Isabella Crespi (Università di Macerata), sociologue de la famille et des migrations.
  2. Ce séminaire donne l’occasion aux doctorants et jeunes chercheurs de diverses disciplines des sciences sociales (sociologie, anthropologie, sciences politiques, démographie et développement, etc.) de présenter l’état d’avancement de leur thèse ou de leur recherche pour les post-doctorants intéressés (problématique, dispositif méthodologique, premiers résultats, discussion théorique …), en se positionnant de manière réflexive par rapport aux débats théoriques et méthodologiques contemporains.
  3. Thématique de l’année : pour cette édition du séminaire, l’accent sera placé sur les enjeux méthodologiques et épistémologiques des recherches sur les migrations, les mobilités et les diversités culturelles, et, les innovations en la matière, notamment les « mixed methods », l’ethnographie de la mobilité ou encore les approches inter-sectionnelles.
  4. Cette thématique a été proposée aux conférenciers comme fil rouge à leur intervention mais n’est en rien exclusive d’autres thématiques.

Méthode de travail

Les communications acceptées seront regroupées en ateliers dotés d’une certaine cohérence (thématique, théorique, géographique ou autre). Chaque communication durera environ 20 minutes et fera l’objet d’une
mise en discussion critique préparée par un spécialiste (professeur ou chercheur confirmé, non-membre du comité d’accompagnement de la thèse). Ces discutants seront prioritairement des chercheurs appartenant à la
même discipline que celle du doctorant.

Les contributeurs intéressés sont invités à proposer un résumé de maximum une page de leur communication avant le 10 février 2017. Le texte écrit complet sera demandé pour le 31 mars 2017 et transmis au discutant.

Contact et envoi des propositions : ecole.doc.2017@gmail.com.

Comité scientifique

Marco Martiniello (ULg), Jacinthe Mazzocchetti (UCL), Laura Merla (UCL), Andrea Rea (ULB) et Marie Verhoeven (UCL)

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Migrations et luttes sociales

« Migrations et luttes sociales » est un groupe de recherche s’intéressant aux questions migratoires abordées sous l’angle de la mobilisation sociale des migrants et de leurs soutiens. Le collectif MLS est constitué de participants aux parcours et engagements divers : chercheurs, professeurs, étudiants, juristes, travailleurs sociaux, membres de collectifs militants et associations, « avec » et « sans » papiers. Au sein des chercheurs, sont représentées plusieurs approches disciplinaires : sociologie, philosophie, droit, journalisme, théorie politique, science politique, notamment.

Partout en Europe, les migrants « sans-papiers » s'organisent pour résister aux mécanismes de la machine-à-exclure : par des manifestations, des occupations, la production de faux papiers, le déclenchement de grèves, les grèves de la faim, … Ces luttes de migrants nous apparaissent aujourd’hui comme l’expression de l’insubordination aux mécanismes ségrégatifs (et xénophobes) des politiques (anti-)migratoires. En cela, elles nous disent quelque chose sur nous-mêmes, nos sociétés, l’inégalité, la domination et les discriminations à grande échelle. Le collectif MLS se donne pour objectif de prolonger la réflexion, de faire résonner les revendications des mouvements de lutte dans des réflexions collectives et personnelles, théoriques et empiriques. Il vise aussi à penser un retour réflexif sur les diverses expériences de lutte. Il s'agit plus d'ouvrir des pistes, de rendre partageable des questions, d'offrir des prises, pour permettre un partage des pratiques, des expériences et des inventions qui ont cours dans ces mouvements-là.

Pour cela, le collectif MLS:

  • veut dépasser le cloisonnement de sphères présentées comme exclusives les unes des autres : militant/académique, théorique/empirique, avec/sans papiers… Il s’agit de développer des espaces d’échanges mutuels, chacun allant puiser chez l’autre les outils nécessaires à une montée en puissance ;
  • vise à développer des réflexions théoriques enracinées dans la pratique ; une compréhension des pratiques nourrie par une consistance théorique ;
  • être un relais entre chercheurs académiques, acteurs de terrain et migrants en lutte en vue d'intensifier la lutte des « sans-papiers ». Mais également, plus largement, entre avec et sans papiers.

Programme 2016-2017

  • 3 novembre 2016 (17h-19h) : Andrea Rea (ULB) et Marco Martiniello (ULg) : Retour sur le livre Histoires sans-papiers (2002), Bruxelles Laïque (18-20 avenue de Stalingrad, 1000 BXL).
  • 24 novembre 2016 (17h-19h) : Jérémy Piolat (UCL) : Souffrir, duper, faire société. Stratégies et ruses de migrants en situations d’inhospitalités, Pianofabriek (35 rue du fort, 1060 Saint-Gilles).
  • 26 janvier 2017 (17h30-19h30)  : Pauline Brücker  (SciencePo Paris) : Le capital militant à l’épreuve de la mobilité. Les mobilisations de demandeurs d’asile soudanais en Egypte et en Israël, UPJB (61 rue de la victoire, 1060 Saint-Gilles).
  • 23 février 2017 (17h-19h) : Thomas Swerts (UAntwerp) :  Chasing the DREAM: The undocumented youth movement in the United State, Het Anker (25, rue Marcq, 1000 BXL).
  • 23 mars 2017 (17h-19h)  : Anaïs Carton (MLS) : La kafala au Liban. Exploration d’une pratique aux frontières de la légalité et des formes de résistance de travailleurs domestiques migrants,  Changement de lieu : local 300 de l'Université de Saint-Louis Bruxelles (109, rue du marais, 1000 Bruxelles) .
  • 27 avril 2017 (17h-19h) : Louise Tassin (Paris Diderot) : Les politiques d’expulsion en pratique(s) : protestation et répression dans un centre de rétention français, Espace 16 Arts (16, rue Rossini, 1070 Anderlecht).
  • Séance annulée 4 mai 2017 (17h-19h) : Abdelhak Ziani (Samenlevingabouw)  : Sans-papiérisme et citoyennisme, CBAI (24, avenue Stalingrad, 1000 BXL).
  • Juin 2017 (date à préciser) : Table-ronde des groupes de militants autonomes (SP Belgique, UDEP, OSP, Collectif de coordination des migrants, Voix des sans-papiers de Liège, autre ?) : Quelle(s) (dis)continuité(s) entre les collectifs de sans-papiers qui font l’histoire de luttes de migrants en Belgique?  Lieu: à préciser.

Comité d'organisation

  • Martin DELEIXHE et Youri Lou VERTONGEN (Saint-Louis)
  • Andrew CROSBY, Matteo GAGLIOLO, Carla MASCIA, Léila MOUHIB, Camille REYNIERS (ULB)
  • Jacinthe MAZZOCCHETTI, Xavier BRIKE, Aurore VERMYLEN, Martin VANDER ELST (UCL)
  • Denis PIERET, Gregory Mauzé, Anas SALIH, Anais CARTON, Bachir BARROU, Alizée DAUCHY, Petro TOSI, AbdelHak ZIANI, Nordine ARBAN (Hors académie)
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Analyse quantitative en sciences humaines : Lecture accompagnée d’un article

Nous avons le plaisir de vous inviter à la 4e édition du séminaire « Analyse quantitative en sciences humaines : lecture accompagnée d'un article ». Cette journée a pour objectif de donner, aux chercheurs ne pratiquant pas (ou peu) l'analyse statistique, des outils nécessaires pour décrypter une étude quantitative en sciences humaines. Lors de cette édition, nous lirons « Ségrégation entre écoles, effets de la composition scolaire et inégalités de résultats ? » de Xavier Dumay, Vincent Dupriez et Christian Maroy. Soulignons que ce séminaire ne vise pas l'acquisition d'une technique particulière pour l'appliquer ensuite à vos propres données, mais la compréhension d'un article et de ses enjeux statistiques.

Le séminaire sera organisé le 1er décembre 2016 de 9h30 à 16h dans les locaux de l'UMons à Charleroi.

L'inscription au séminaire est gratuite, mais obligatoire. Seules les 30 premières inscriptions pourront être satisfaites.

Pour l'inscription ou toute information complémentaire : aqsh.edoc@gmail.com

Programme

9h00 Accueil
9h30 Présentation de l'article et problématisation de la question de recherche
10h00 Échantillonnage, biais et précisions
10h30 Les variables et leur construction
11h15 Méthodologie et présentation de la régression multiniveau
12h00 Pause sandwich
13h00 Résultats de l'analyse
15h15 Retour à la question de départ et discussion

Des pauses café/thé et une collation légère sont prévues.

Comité d'organisation

Cynthia Dal (USL-B), Julien Danhier (ULB), Jerôme Deceuninck (UCL), Céline Decleire (USL-B, UNamur), Virginie Dupont (ULg), Mélanie Ferrara (UMONS), Nathanaël Friant (UMONS) et Émilie Martin (ULB).

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Découvrir la recherche qualitative par la pratique

Bien que souvent mobilisées en sciences humaines (sciences de gestion, psychologiques et sociales), la recherche qualitative reste mal comprise. Ce séminaire se propose donc d'accompagner les doctorants souhaitent en réaliser une. Il est donc réservé aux personnes planifiant de conduire une recherche qualitative au moment où elles suivent le séminaire.

Le séminaire consiste en un accompagnement à la réalisation pratique, par les participants, de leur travail de recherche. Les titulaires proposent leur expertise en Interpretative Phenomenological Analysis (Jan de Mol) et en Grounded Theory Method (Christophe Lejeune) mais les participants peuvent également embrasser une autre approche scientifique de la recherche qualitative.  

Quand suivre ce séminaire ? Mieux vaut anticiper ce séminaire que le postposer; l'idéal serait de le suivre en début de thèse. Le séminaire supposant un contact régulier avec le terrain, il ne convient pas à une personne ayant cloturé la collecte de matériau.

Il s'agit d'élaborer une problématisation (à partir de la lecture d'articles scientifiques), de collecter des matériaux empiriques (entretiens et/ou observations), de les analyser et de présenter les résultats (sur le mode de la communication à un colloque scientifique).

Le cours est organisé en 6 journées:

  1. Première séance : approches qualitatives
    • Présentation : l'Interpretative Phenomenological Analysis et la Grounded Theory Method.
    • En binôme : choix d'une approche qualitative et autoanalyse et confrontation d'éléments de problématisation.
    • Discussion sur les questions de recherche et la collecte de matériau
  2. Deuxième séance : première collecte du matériau empirique (entretiens/observations)
    • Présentation : comment conduire un entretien ? (en mode débutant)
    • Discussion : comment adapter le guide d'entretien ? (en mode expert)
  3. Troisième séance : premières analyses
    • Présentation : codage, étiquetage et anotation
    • En binôme : échange d'expériences sur l'analyse des premiers matériaux collectés
    • Discussion : difficultés, pièges, solutions, truc et astuces
  4. Quatrième séance : articuler et conceptualiser
    • Présentation : table des propriétés et premières schématisation
    • Partage d'expériences et discussion
  5. Cinquième séance : intégrer et sélectionner les conceptualisations
    • Présentation : schématiser et rédiger
    • Partage d'expériences et discussion
  6. Sixième séance : présentations

Inscriptions

  • Description complète
  • Ce séminaire est réservé aux personnes sur le point de conduire une recherche qualitative. Contactez le professeur si vous souhaitez suivre une initiation à la recherche qualitative sans être sur le point d'en démarrer une.
  • Le nombre de participants est limité;
  • La présence à toutes les séances est rigoureusement obligatoire. Avant de vous inscrire, vérifiez bien (dans votre agenda) que vous êtes en mesure d'être présent(e) à toutes les dates.
  • Mesurez bien l'engagement qu'implique votre inscription. Outre les journées présentées dans l'agenda, il vous faudra travailler plusieurs mois en équipe et produire un travail personnel représentant un minimum de 20 minutes par jours. Compte tenu du nombre de places disponibles, abandonner en cours de processus n'est pas envisageable.
  • Les inscriptions se réalisent via le formulaire en ligne externe; sur une base 'premier arrivé, premier servi' (les années précédentes, le cours était complet en une heure).
  • Pour l'année 2016-2017, les inscriptions seront ouvertes le 24 octobre 2016 à 14h
available in English
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Atelier doctoral avec Florence Weber

ULB, 6-7 Décembre 2016

Programme

Mardi 6 Décembre

Conférence de Florence Weber
16h « Les nouvelles formes de l'économie domestique dans la crise économique européenne »

Mercredi 7 Décembre

9h Joël Noret, Mot d’accueil et introduction
9h15 Alice Sophie Sarcinelli (LASC, ULg), « Les relations de parenté dans les familles homoparentales : le point de vue des enfants »
9h45 discussion introduite par Florence Weber
10h15 Cécile Piret (METICES, ULB), « Le travail à côté revisité. Des conditions nouvelles d’appropriation de l’existence ouvrière »
10h45 discussion introduite par Florence Weber
11h15 Pause-café
11h45 Natasia Hamarat (METICES, ULB), « Aborder les dynamiques de production des subjectivités dans le cas de la demande d’euthanasie. Réflexion autour de la notion de ‘dépossession de soi’ de F. Weber »
12h15 discussion introduite par Florence Weber
12h45 lunch
14h Edgar Tasia (LAMC, ULB), « Quel manuel pour l'ethnographe? Réflexion épistémologique et méthodologique à partir du cas pratique d'un jeune ethnographe émotif »
14h30 discussion introduite par Florence Weber
15h Aurélien Baroiller (LAMC, ULB), « Les funérailles et la parenté pratique au Sénégal »
15h30 discussion introduite par Florence Weber
16h Pause-café
16h30 Samuel Lempereur (LAMC, ULB), « La parenté quotidienne dans une société post- esclavagiste. Mémoire de l'esclavage et rapports familiaux au Sud Bénin »
17h discussion introduite par Florence Weber

Comité organisateur

  • ULB : Joël Noret
  • ULg : Benjamin Rubbers
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8e Université d’été 2017 du RéDoc à Strasbourg

Dépasser les frontières

Strasbourg, du 12 au 16 juin 2017

Appel et dépôt des candidatures des doctorants entre le 12 septembre et le 28 octobre 2016.

En savoir plus : site du RéDoc

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Sociologie des professions

Séminaire doctoral

Première séance

Quand ? Le mardi 6 septembre 2016, à 10h.

Où : ULB, Institut de sociologie, 15ème étage, Salle Henri Janne.

  • « Theorizing the Professions: Negotiating the Labyrinth » par Mike Saks, Research Professor in Health Policy at University Campus Suffolk (UCS), Visiting Professor at the University of Lincoln, et University of Toronto, Canada.

Présentations de doctorant-e-s :

  • « Quand les chiffres affectent le travail d’accompagnement réalisé par les intermédiaires du marché du travail » par Laura Beuker et Julie Gérard, ULg – CRIS
  • « Travail en mouvement et Métiers en question. Concurrence, contrôle et mobilisations généralisées » par Meike Brodersen, ULB – METICES

Des sandwichs et boissons sont prévus à midi

Informations : Pierre Artois

Comité organisateur

  • ULB : Pierre Artois, Pierre Desmarez
  • UCL : Marc Zune
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Théories de la sociologie

Ce séminaire est annulé

Autour de Bernard Lahire

Quand ? Vendredi 10 juin 2016, de 9h à 12h.

Où ? Université de Liège, Campus du Sart-Tilman, Bâtiment B31, Salle du conseil.

Avec les interventions de Bernard Lahire (ENS Lyon), Grégory Jemine (ULg), Pieter Vanden Broeck (UCL), Bruno Frère (ULg), Jean de Munck (UCL)…

Infos et réservations : Bruno Frère

Organisation :

  • ULg : Bruno Frère et Jean-François Oriane.
  • UCL : Mathieu Berger, Jean De Munck, Matthieu de Nanteuil.
  • ULB : Jean-Louis Genard.
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Ethnographies du proche : perspectives réflexives et enjeux de terrain

Journée d'étude du 9 mai 2016 à à l'Université de Liège (Belgique)

Le voyage comme prérogative de l'enquête de terrain a longtemps constitué une des conditions nécessaires pour établir l'autorité ethnographique du chercheur. Celle-ci se gagnait au travers du témoignage du voyage, du fait d'«y avoir été», d'avoir séjourné quelque part, où l'éloignement géographique de son lieu de résidence s'accompagnait de l'immersion dans un contexte social et culturel identifié comme distinct de son univers de référence quotidien. Si cette condition de voyage et d'immersion persiste encore aujourd'hui, elle peut s'entendre dans un sens différent.

Cette journée d'étude porte sur la pratique du terrain «chez soi», c'est-à-dire sur une démarche ethnographique qui n'implique pas un éloignement géographique du contexte de vie quotidien du chercheur, ou qui implique un «retour» du chercheur «chez soi» lorsque celui-ci avait auparavant travaillé dans des contextes étrangers. Dans ces cadres, quelles formes prend le voyage en tant qu'exigence de la démarche de terrain et prérequis de l'autorité ethnographique ? L'immersion que mettait en place la situation d'enquête risque-t-elle de s'amplifier jusqu'à faire fusionner sujet et objet d'étude en raison d'une proximité géographique, engageant éventuellement aussi une proximité sociale ou culturelle ? Comment se façonnent les relations entre chercheurs et acteurs du terrain dans de tels contextes, et comment se définissent réciproquement les frontières de l'altérité ? La notion même de «chez soi» doit être interrogée des points de vue des différents acteurs qui concourent à la constitution des relations ethnographiques, en articulant la question des espaces et celle des temporalités, dimensions intimement liées s'il en est.

Particulièrement destinée aux jeunes chercheurs, la journée d'étude s'intéresse aux manières dont la nouvelle génération se confronte à ces questions. Quels positionnements méthodologiques et politiques amènent certains à choisir de faire du terrain «chez eux» ? Comment les enjeux de l'ethnographie du proche influent-ils sur la validité scientifique de leurs recherches ? Encadrées par deux conférences inaugurales, les réflexions s'articulent en trois sessions thématiques. La première explore la question de la distanciation et du décentrement du regard porté sur des sujets, objets ou lieux a priori familiers ; la deuxième traite des frontières entre le soi et les autres dans la relation ethnographique ; la troisième se focalise sur les postures et identités du chercheur, du point de vue de l'engagement et de l'éthique sur le terrain. En invitant à la confrontation d'expériences singulières et hétérogènes, cette journée d'étude se veut une contribution à ce qui constitue de nos jours une réflexion épistémologique complexe en sciences sociales, et en particulier en anthropologie.

Liste des participants.

Programme

9h45 Accueil des participants
10h00 Ouverture de la journée : Marie Campigotto (doctorante, LASC, FaSS, Université de Liège) & Rachel Dobbels (doctorante, LASC, FaSS, Université de Liège) – Introduction : Ethnographies du proche, perspectives réflexives et enjeux de terrain

Conférences inaugurales

Modération : Alice Sophie Sarcinelli (chargée de recherches F.R.S.-FNRS, LASC, FaSS, Université de Liège) & Cécile Piret (doctorante FNRS, LAMC et METICES, Université Libre de Bruxelles)

10h20 Sophie Caratini (directrice de recherche au CNRS, laboratoire URBAMA, Université de Tours) – Réflexions comparatives sur quelques postures anthropologiques vécues de l'ailleurs et du proche
11h10 David Berliner (chargé de cours, LAMC, Université Libre de Bruxelles) – L’observation participante ou comment jouer à être un autre
12h Dîner

Session 1 : En terrain familier : distanciation et décentrement du regard

Modération : Fanny Duysens (doctorante, SPIRAL, FaDSPC & LASC, FaSS, Université de Liège)

13h30 Hadrien Riffaut (chercheur associé au CERLIS, UMR 8070) – Entre les lignes. Ethnographie de la piscine Pontoise de Paris
13h55 Godefroy Lansade (doctorant, Centre Norbert Elias, EHESS Marseille & Centre d’Analyse des Processus en Éducation et en Formation, Université de Nice Sophia-Antipolis) – Enquêter en terrain « connu » : Un projet anthropologique à l’épreuve d’une relation de familiarité double au terrain d’enquête
14h40 Pause

Session 2 : Le soi, les autres et l’entre-soi : les frontières de l’altérité dans la relation ethnographique

Modération : Fanny Theunissen (doctorante et assistante, LASC, FaSS, Université de Liège)

14h50 Déborah Kessler-Bilthauer (Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (EA 3471), Université de Lorraine) – Rendez-vous en terrain connu. Proximité, distance et distanciation dans une enquête auprès des guérisseurs en Lorraine
15h15 Manon Bertha (chercheuse, Institut de recherche Santé et Société, Université Catholique de Louvain) – Malentendus qualitatifs et injonctions contradictoires. Quand l’ethnographe négocie sa place en ville et en santé publique
16h00 Pause

Session 3 : Engagement et éthique sur le terrain: postures et identités du chercheur

Modération : David Eubelen (doctorant, LAMC, Université Libre de Bruxelles)

16h10 Marco de Biase (doctorant FaSS, Université de Liège & aspirant F.R.S.-FNRS, GERME, Université Libre de Bruxelles) – Rechercher à la limite? Notes sur la méthode ethnographique
16h35 Maria Vivas Romero (doctorante F.R.S.-FNRS-FRESH, CEDEM, FaSS, Université de Liège) – Sommes-nous toutes des « Latinas » ? Réflexions sur l'incidence de ma position géopolitique et de mes identités multiples lors de la réalisation de mon ethnographie avec les travailleuses domestiques Andines à Bruxelles
17h20 Clôture de la journée : Elsa Mescoli (chercheuse et maître de conférences, CEDEM & LASC, FaSS, Université de Liège) & Alice Sophie Sarcinelli (chargée de recherches F.R.S.-FNRS, LASC, FaSS, Université de Liège)
17h30 Fin de la journée

Comité organisateur

  • Marie Campigotto (doctorante non-FRIA, LASC, FaSS, ULg)
  • Marco de Biase (doctorant ULg et aspirant F.R.S.-FNRS, GERME, ULB)
  • Rachel Dobbels (doctorante non-FRIA, LASC, FaSS, ULg)
  • Fanny Duysens (doctorante, SPIRAL, FaDSPC et LASC, FaSS, ULg)
  • David Eubelen (doctorant LAMC, ULB)
  • Elsa Mescoli (chercheuse et maître de conférences, CEDEM et LASC, FaSS, ULg)
  • Cécile Piret (doctorante F.R.S.-FNRS, LAMC et METICES, ULB)
  • Alice Sophie Sarcinelli (post-doctorante F.R.S-FNRS et maître de conférences, LASC, FaSS, ULg)
  • Fanny Theunissen (doctorante et assistante, LASC, FaSS, ULg)

Appel à contribution (cloturé)

Le voyage comme prérogative de l'enquête de terrain a longtemps constitué une des conditions nécessaires pour établir l'autorité ethnographique du chercheur (Clifford, 1988). Celle-ci se gagnait au travers du témoignage du voyage, du fait d' « y avoir été », d'avoir séjourné quelque part, où l'éloignement géographique de son lieu de résidence s'accompagnait de l'immersion dans un contexte social et culturel identifié comme distinct de son univers de référence quotidien.

Si cette condition de voyage et d'immersion persiste encore aujourd'hui, elle peut s'entendre dans un sens différent. Lorsque certaines dynamiques du monde contemporain permettent aux distances géographiques de se raccourcir, on assiste à une multiplication des « localités » (Gupta & Ferguson, 1997) ainsi qu'à une « contamination » réciproque entre l' « ici » et l' « ailleurs ». Dans un même espace géographique, des réalités sociales et culturelles différentes cohabitent, de sorte qu'en certains cas l'ethnographe n'a pas à se déplacer considérablement pour que son enquête soit « multi-située » (Gellner, 2012). Un travail de terrain consiste toujours en une tentative de décentrer le regard, une inclusion d'une vision autre, un « se déplacer et se re-localiser » dans une sorte de « va-et-vient » (Gandolfi, 2011 : 5) entre codes, positionnements, postures différents. Ainsi, la création de la distance entre immersion et décentrement reste une condition constitutive de la démarche ethnographique. Elle se construit dans un mouvement dialectique que la notion d'« observation participante » elle-même préconise. Cette approche méthodologique ne se résume pas en l'observation de pratiques et en le recueil de discours. Elle implique également pour le chercheur l'apprentissage des règles implicites ou explicites agissant sur le terrain (Harris, 2001) et la participation aux expériences des acteurs, qu'il s'agit de (d)écrire (Clifford & Marcus, 1986 ; Atkinson, 1992 ; Kilani, 1994) sans négliger les négociations, difficultés et contradictions rencontrées. En effet, loin d'être un simple réceptacle ou collecteur de matériaux ethnographiques concernant son étude, le chercheur est avant tout pris dans des rapports intersubjectifs (Tedlock, 1991 : 71), où les corps et les objets agissent comme médiateurs silencieux (Hall, 1959 ; Laburthe-Tolra & Warnier, 1993). Dans la construction des relations ethnographiques, entrent donc en jeu ses qualités physiques, sociales, culturelles, humaines. Le chercheur est parfois amené à les mettre en scène en même temps que son intimité et son histoire (Godelier, 2007 ; Izard & Bonte, 2004), non pas nécessairement dans une logique stratégique, mais même simplement en se racontant tandis qu'il partge une conversation informelle. Partant, la démarche ethnographique inclut aussi un travail réflexif sur sa propre place sur le terrain, autrement dit sur la manière dont les acteurs le reçoivent et le perçoivent, et sur les manières dont il peut négocier ces positions en prenant acte des dynamiques de pouvoir qui émergeraient.

A partir de telles réflexions, cette journée d'étude porte sur la pratique du terrain « chez soi », c'est-à-dire sur une démarche ethnographique qui n'implique pas un éloignement géographique du contexte de vie quotidien du chercheur ou qui implique un « retour » du chercheur « chez soi » lorsque celui-ci avait auparavant travaillé dans des contextes étrangers. Dans ces cadres, quelles formes prend le voyage en tant qu'exigence de la démarche de terrain et prérequis de l'autorité ethnographique ? L'immersion que mettait en place la situation d'enquête risque-t-elle de s'amplifier jusqu'à faire fusionner sujet et objet d'étude en raison d'une proximité géographique — engageant éventuellement aussi une proximité sociale ou culturelle ? Les chercheurs courent-ils le risque de rester « prisonniers de la situation de terrain » (Althabe, 1990) ? Comment se façonnent les relations entre chercheurs et acteurs du terrain dans de tels contextes, et comment se définissent réciproquement les frontières dans le rapport à l'altérité ? La notion même de « chez soi » doit être interrogée au regard des points de vue des différents acteurs qui concourent à la constitution des relations ethnographiques, en articulant la question des espaces et celle des temporalités — dimensions intimement liées s'il en est.

Cette journée d'étude se dédie particulièrement aux manières dont la nouvelle génération de chercheurs se confronte à ces questions. Quels positionnements méthodologiques et politiques amènent certains à choisir de faire du terrain « chez eux » ? Comment les enjeux de l'ethnographie du proche influent-ils sur la validité scientifique de leurs recherches ?

Nous invitons à la réflexion dans le cadre de trois axes thématiques principaux. Le premier axe vise à explorer la question du regard et de son décentrement sur les terrains familiers ; le deuxième axe porte sur les frontières comme espaces significatifs du rapport à l'altérité ; le troisième axe focalise l'attention sur les dynamiques de pouvoir et l'engagement du chercheur sur le terrain.

Axe 1. Connaître son terrain. Décentrement du regard porté sur des sujets et des objets familiers

Cet axe propose de réfléchir aux enjeux spécifiques du « terrain chez soi » par rapport au travail de distanciation de ses préjugés et préconceptions (prénotions dans les mots de Durkheim, 2002 [1894]) effectué par le chercheur. En effet, comme tout individu, ce dernier évolue dans certains contextes socio-culturels, professionnels et familiaux. Au cours de son travail de terrain, il doit déconstruire son propre univers de référence : neutraliser en quelque sorte son « moi social et intime » (Godelier & Rebeyrolle, 2009), s'en distancier, ou encore en faire un instrument particulier de compréhension des univers de référence, convergents ou distincts, des acteurs avec lesquels il noue des relations. Ainsi, le chercheur peut-il mobiliser une certaine « connaissance totale » pour « donner du sens » aux matériaux ethnographiques récoltés (Okely, 1992). Plus encore, en tant que « chercheur indigène » (Peirano, 1998), il se trouverait dans une position de « native multiple » (Mascarenhas-Keyes, 1987), amené à négocier ses propres caractéristiques dans ses relations ethnographiques, et à assumer diverses identités avec différents interlocuteurs selon leurs caractéristiques revendiquées (ethniques, nationales, d'âge, de genre et de statut, etc.).

Mais aussi, parallèlement, si les paradigmes et les préconceptions dans lesquels le chercheur est pris (Favret-Saada, 1990) agissent sur sa compréhension du monde environnant, comment déployer une certaine réflexivité vis-à-vis de l'expérience ethnographique et de ses conditions de possibilité (Bourdieu, 2003 ; Caratini, 2004) ? Quelles formes spécifiques prend la « devotion to the particular » (Miller, 2010 : 22) dans laquelle il est censé s'engager lorsque l'univers social et culturel dans lequel il mène son terrain est proche de celui auquel il appartient, au sens propre comme au figuré ? Comment positionner son regard – et tous ses sens (Stoller, 1989 ; 2004) – par rapport à ce qui lui est familier ? Assumant qu'un lien étroit existe entre les objets, sujets et approches mises en œuvre dans la construction d'un terrain (Fainzang, 1994), quelles postures méthodologiques et épistémologiques le chercheur peut-il assumer ?

La question de la prise de distance se pose ici en termes de décentrement des regards de l'anthropologue. Cet axe vise ainsi à interroger les stratégies mobilisées au sein de terrains a priori connus, à la manière d'une « étrange familiarité » (Ouattara, 2004), voire même de façon « incorporée ».

Axe 2. Les frontières de l'altérité dans la relation ethnographique sur un terrain « chez soi »

Cet axe propose de s'intéresser à la question des frontières de l'altérité en tant qu'espaces dans lesquels se déploient des relations sociales (Agier, 2013). L'altérité en question dans la relation ethnographique, ou mieux la « frontière » entre le « eux » des acteurs sur le terrain et le « je » du chercheur, est rarement pensée en dépit de sa portée herméneutique qui est tant de l'ordre du visible que de l'ordre de l'invisible. En effet, cette « frontière » se complexifie et devient un espace de plus en plus poreux de par la temporalité de l'enquête, la pratique du terrain et les expériences partagées avec les acteurs. La place du chercheur sur le terrain n'est pas d'emblée et pour toujours acquise, y compris (et peut-être d'autant plus) si l'on est « chez soi ». Négocier sa place et (dé)construire les frontières de l'altérité participe de ce jeu entre distance et proximité, et pousse à interroger l'ethnographie comme « expérience incorporée » (Piasere, 1999), où le chercheur serait amené à « incorporer l'Autre » (Okely, 1992 : 16).

Questionner les frontières de l'altérité implique aussi de prendre en compte le fait qu' « [a]utrui émet toujours, consciemment ou non, des signes que l'on interprète et par lesquels on l'identifie, on lui assigne une appartenance » (Ferréol & Jucquois, 2003 : 19). Quelles sont alors les « assignations identitaires » (Agier, 2013) que le chercheur émet sur son terrain, au proche, mais aussi celles dont il fait lui-même l'objet ? Dans quelle mesure le fait d'être un « partial insider » (Abu-Lughod, 1988 : 143) dans son terrain peut-il favoriser ou entraver la construction des relations ethnographiques ? Ce travail réflexif concerne toutes les phases de l'enquête — de l'entrée sur le terrain jusqu'au travail d'analyse et, in fine, de restitution — qui impliquent certaines mises en scène de soi et de ses interlocuteurs.

Dans cette optique, et en considérant le rapport à l'altérité dans une perspective multiple et réflexive, le chercheur se demande : « qui est étranger pour qui ? ». Ledit « sentiment d'appartenance » est ici envisagé de manière réciproque, et les questions soulevées peuvent se formuler en termes d'identités individuelles et collectives, visant la manière dont elles entrent en jeu dans la construction des relations ethnographiques (Ferréol & Jucquois, 2003).

Axe 3. Dynamiques de pouvoir et engagement sur son terrain

La relation ethnographique implique aussi l'imbrication des acteurs dans des rapports de pouvoir plus ou moins explicites. Ainsi, dira-t-on qu'il est des terrains plus politisés que d'autres, où le chercheur doit prendre place (Albera, 2001 ; Cefaï, 2002). Cela implique qu'il doit jongler avec différents rôles, positions et statuts que les acteurs — délibérement ou inconsciemment — lui assignent, allant parfois jusqu'à devoir négocier avec des tentatives d'instrumentalisation. Du même coup, le chercheur doit définir, en même temps que son implication, son engagement, et donc indirectement son adhésion à certaines opinions ou son refus d'autres — avec le risque d'être étiqueté comme défenseur d'une cause, ou de dissoudre sa recherche dans l'activisme (voir les cas des Subaltern Studies, des recherches féministes ou des « enquêtes de voisinage » auprès des minorités ghettoisées de la dite « école de Chicago » — notamment Stocking, 1983 ; Ghasarian, 2002).

Les questions qui émergent mêlent le positionnement éthique et l'engagement politique, entre responsabilité et légitimité. En effet, le chercheur s'immerge dans la vie des personnes et en partage le quotidien pendant une période donnée, néanmoins il « ne reproduit pas la société des autres et ne se reproduit pas dans cette société, alors que pour ces autres, qu'il observe, les représentations qu'ils ont du monde et d'eux-mêmes, leurs principes d'action, leurs façons de sentir sont des enjeux d'existence et de reproduction de leur existence » (Godelier & Rebeyrolle, 2009). Qu'en est-il des cas où le chercheur est lui-même un produit de la société où il a décidé de travailler, et qu'il contribue à (re)produire, notamment grâce aux connaissances émergeant de sa recherche ? A quelles tensions et dilemmes singuliers le chercheur est-il alors soumis ? Comment concilier l'engagement dans son terrain (la situation de l'enquête ethnographique) et l'engagement par son terrain (Alan & al., 2012 ; Rebeyrolle, 2009) avec la neutralité — tout du moins axiologique — qu'exige toute approche scientifique ? L'engagement sur son terrain peut-il être mis à profit comme outil méthodologique (Burawoy, 1998) ?

Les actes posés par le chercheur ont des conséquences sur les conditions d'existence des individus, groupes et institutions de la société étudiée, en termes non seulement d'actions perpétrées sur place, mais aussi des travaux produits à partir de l'enquête. L'accès et la visibilité accrue des résultats de la recherche pour les enquêtés qui ont participé à son élaboration peut-elle être une condition « d'horizontalisation » de la relation de terrain ? Cela pousse-t-il les chercheurs à faire du terrain « autrement », c'est-à-dire à être plus soucieux du regard des enquêtés sur la recherche, voire à les y inclure ? Comment les « comptes à rendre » du chercheur (par rapport à son éthique personnelle et disciplinaire, aux interlocuteurs de son étude, à ses commanditaires, ou encore à la communauté scientifique) influencent-ils son positionnement, sa posture et la légitimité de ses statuts, paroles et actes dans un terrain du proche ?

Modalités de participation

Cet appel à propositions est ouvert à tout(e) doctorant(e) ou jeune chercheur(e), qui, par sa pratique du terrain, a été confronté(e) à de pareilles problématiques — quelle que soit la discipline où ses recherches s'inscrivent. Les trois axes proposés ne se veulent néanmoins pas exhaustifs, car les situations ethnographiques qui peuvent relever de l'enquête de terrain « chez soi » sont multiples et hétérogènes. La confrontation d'expériences singulières ne cesse d'enrichir ce qui constitue de nos jours une réflexion épistémologique complexe pour les disciplines qui mobilisent l'approche ethnographique.

Les chercheur(e)s intéressé(e)s à proposer une communication sont invité(e)s à envoyer avant le 9 avril 2016 un résumé d'une longueur maximale de 200 mots accompagné d'une note biographique incluant statut, affiliation et informations de contact (5 lignes maximum) à l'adresse suivante : conferencelasc@gmail.com.

La journée d'étude aura lieu le lundi 9 mai 2016 à l'Université de Liège (Belgique). Elle s'inscrit dans les activités de l'Ecole Doctorale Thématique en Sciences Sociales de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Bibliographie

Abu-Lughod, L. 1988. Fieldwork of a dutiful daughter. In Altorki, S. & El-Solh, C. F. (Eds.) Arab women in the field: Studying your own society. Syracuse University Press, 139–161.

Agier, M. 2013. La condition cosmopolite. L'anthropologie à l'épreuve du piège identitaire. Paris : La Découverte.

Alam, T. & al. 2012. Science de la science de l'État : la perturbation du chercheur embarqué comme impensé épistémologique. Sociétés contemporaines, 87(3), 155-173.

Albera, D. 2001. Terrains minés. Ethnologie française, 31(1), 5-13.

Althabe, G. 1990. Ethnologie du contemporain et enquête de terrain. Terrain, 14, 126–131.

Atkinson, P. 1992. Understanding ethnographic texts. Newbury Park, Calif: Sage Publications.

Bonte, P. & Izard, M. 2004. Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, Paris : Presses Universitaires de France.

Bourdieu, P. 2003. L'objectivation participante. Actes de la recherche en sciences sociales, 5(150), 43-58.

Burawoy, M. 1998. The extended case method. Sociological theory, 16(1), 4-33.

Caratini, S. 2004. Les non-dits de l'anthropologie. Paris : Presses Universitaires de France.

Cefaï, D. 2002. Les risques du métier. Engagements problématiques en sciences sociales. Cultures et conflits, 47(3).

Clifford, J. 1988. The Predicament of Culture: Twentieth-century Ethnography, Literature, and Art. Cambridge: Harvard University Press.

Clifford, J. & Marcus, G. 1986. Writing cultures. Berkeley: University of California Press.

Durkheim, E. 2002 [1894]. Les règles de la méthode sociologique.

Version en ligne à partir de la 16e édition (1967) : DOI http://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.due.reg1

Fainzang, S. 1994. L'objet construit et la méthode choisie : l'indéfectible lien. Terrain, 23, 161-172.

Favret-Saada, J. 1990. Être affecté. Gradhiva, 8, 3-10.

Ferréol, G. & Jucquois, G. 2003. Dictionnaire de l'altérité et des relations interculturelles. Paris : Armand Colin.

Gandolfi, P. 2001. I migranti marocchini e la cultura berbera nel contesto della migrazione transnazionale. La Ricerca Folklorica, 39–51.

Gellner, D. 2012. Uncomfortable Antinomies: Going Beyond Methodological Nationalism in Social and Cultural Anthropology. Amelina, A. (Ed.). Beyond Methodological Nationalism: Research Methodologies for Cross-Border Studies, New York: Routledge, 111–28.

Ghasarian, C. (Ed.) 2002. De l'ethnographie à l'anthropologie réflexive : nouveaux terrains, nouvelles pratiques, nouveaux enjeux. Paris : Armand Colin.

Godelier, M. 2007. Au fondement des sociétés humaines. Ce que nous apprend l'anthropologie, Paris : Albin Michel.

Godelier, M. & Rebeyrolle, M. 2009. Comprendre l'altérité sociale et existentielle d'autrui. Journal des anthropologues, 116-117, 35-54.

Gupta, A. & Ferguson, J. 1997. Discipline and practice: “The field” as site, method, and location in anthropology. In Gupta, A. & Ferguson, J. Anthropological locations: Boundaries and grounds of a field science. Berkeley: University of California Press, 1–46.

Hall, E. T. 1959. The silent language. New York: Doubleday & Company.

Harris, M. 2001. Cultural Materialism: The Struggle for a Science of Culture. Rowman Altamira.

Kilani, M. 1994. Du terrain au texte. Communications, 58, 45–60.

Laburthe-Tolra, P. & Warnier, J.-P. (1993). Ethnologie anthropologie. Paris: Presses Universitaires de France.

Mascarenhas-Keyes, S. 1987. The Native Anthropologist: Constraints and Strategies in Research. In Jackson, A. (Dir.) Anthropology at Home. London: Tavistock, 180-195.

Miller, D. 2010. Stuff. Cambridge: Polity.

Okely, J. 1992. Anthropology and autobiography. Participatory experience and embodied knowledge. In Okely J. et Callaway H. (Dir.) Anthropology and autobiography. London & New York: Routledge, 1-28.

Ouattara, F. 2004. Une étrange familiarité. Les exigences de l'anthropologie « chez soi ». Cahiers d'études africaines, 2004/3 (175), 635-658.

Peirano, M. 1998. When anthropology is at home: the different contexts of a single discipline, Annual review of anthropology, 27, 105-128.

Piasere, L. 1999. Un mondo di mondi. Antropologia delle culture rom. Napoli : L'ancora.

Rebeyrolle, M. 2009. La capacité de migrer. De la porosité méthodologique entre anthropologie et psychanalyse. Journal des anthropologues, 116-117, 429-442.

Stocking, G.W. (Ed.) 1983. History of anthropology – Volume 1. Observers observed: essays on ethnographic fieldwork. Wisconsin: University of Wisconsin Press.

Stoller, P. 1989. The taste of ethnographic things: the senses in anthropology. Philadelphia: University of Pennsylvania Press.

Stoller, P. 2004. Sensuous ethnography, African persuasions, and social knowledge. Qualitative inquiry, 10, 817–835.

Tedlock, B. 1991. From Participant Observation to the Observation of Participation: The Emergence of Narrative Ethnography. Journal of Anthropological Research, 47(1), 69-94.

Weber, F. 1990. Journal de terrain, journal de recherche et auto-analyse (entretien avec Gérard Noiriel). Genèses, 2, 138-147.

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Migrations & diversité culturelle

Séminaire doctoral annuel

Appel à contributions

La 9e édition du Séminaire Doctoral annuel du programme « Migrations & Diversité culturelle » de l'EDTSS se déroulera les 21 et 22 avril 2016 à l'Université libre de Bruxelles (Institut de Sociologie, Campus du Solbosch, Bâtiment S, avenue Jeanne, 44 à 1050 Bruxelles).

Thématique : Toute problématique en lien avec le champ de recherche peut faire l'objet d'une communication.

Pour qui ? Cet appel à contributions s'adresse à tout(e) doctorant(e) ou post-doctorant(e) intéressé(e) par le champ des études migratoires et post-migratoires et/ou des théories de l'intégration (diversité sociale et culturelle dans les sociétés contemporaines). Il concerne tant les jeunes chercheurs inscrits à l'EDTSS, que des doctorants rattachés à d'autres écoles doctorales en Communauté française ou ailleurs.

Objectifs du séminaire

  1. Discussion avec des experts du champ (cf. discussion de chaque papier et apport de « keynote speakers » experts dans le champ)
  2. Ce séminaire donne l'occasion aux doctorants et jeunes chercheurs de diverses disciplines des sciences sociales (sociologie, anthropologie, sciences politiques, démographie et développement…) de présenter l'état d'avancement de leur thèse, ou de leur recherche pour les post-docs intéressés (problématique, dispositif méthodologique, premiers résultats, discussion théorique …), en se positionnant de manière réflexive par rapport aux débats théoriques et méthodologiques contemporains.
  3. Thématique de l'année : pour cette édition du séminaire, l'accent sera placé une fois encore sur les enjeux méthodologiques et épistémologiques de la comparaison (approches et usages de la comparaison, au fil des disciplines, des approches théoriques, des problématiques ? Statut épistémologique donné à la comparaison ? Comment construire l'objet dans/à partir des contextes différents ? Méthodes et outils ?, etc.)
  4. Cette thématique a été proposée aux conférenciers comme fil rouge à leur intervention, mais n'est en rien exclusive d'autres thématiques.

Méthode de travail

Les communications acceptées seront regroupées en ateliers dotés d'une certaine cohérence (thématique, théorique, géographique ou autre). Chaque communication durera environ 20 minutes et fera l'objet d'une mise en discussion critique préparée par un spécialiste (professeur ou chercheur confirmé, non-membre du comité d'accompagnement de la thèse). Ces discutants seront prioritairement des chercheurs appartenant à la même discipline que celle du doctorant. Les contributeurs intéressés sont invités à proposer un résumé de maximum une page (A4) de leur communication avant le 7 mars 2016. Le texte écrit complet sera demandé pour le 8 avril 2016 et transmis au discutant.

Contact et envoi des propositions : Prof. Andrea REA

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